Matteo Satta
L'Europe s'invite en Ville
Depuis plusieurs années, la Commission Européenne s'appuie sur les Villes et les autorités locales, pour renforcer la visibilité de ses projets. Les résultats s'améliorent au fil du temps, mais il y a encore beaucoup à faire. Cette rubrique présentera certains de ces projets, à travers les témoignages des Villes et d'experts.

Initialement, les projets européens étaient un simple instrument pour financer les universités et les centres de recherche. Depuis quelques années, la Commission veut les utiliser pour stimuler l'investissement dans la recherche et elle a fixé comme objectif une dépense totale à une hauteur de 3% du PIB. Cette démarche implique aussi une plus grande participation du secteur public et des autorités locales.
Les programmes de financements ont commencé à inclure dans leurs programmes de travail des appels à projet destinés aux villes à partir du septennat 2006 - 2013. Ces appels proposaient surtout des projets "pilotes" financés à une hauteur de 50%.
Les résultats n’étaient pas vraiment satisfaisants, donc au cours du cycle suivant (2013-2020), les appels deviennent de plus en plus ambitieux et les financements atteignent 100% et des budgets plus importants.
Les résultats s'améliorent, grâce au besoin croissant (des villes) de financements externes et à la course à la Smart City. Les villes sont intéressées au financement, et trouvent utile de pouvoir tester des solutions, mais surtout de collaborer avec des chercheurs qui ont des compétences dont sont dépourvus leurs collaborateurs.
En outre, les chercheurs ont un terrain pour tester leur innovation.
Les mesures prises obtiennent donc des résultats probants. De nombreuses grandes villes participent à des projets, comme Milan, Florence, Paris, Lyon, Amsterdam, Barcelone, Manchester, Porto ou Athènes, mais aussi des villes moins grandes comme Issy-les-Moulineaux, Gand et Prato.
Cependant certains problèmes subsistent, dus au fait que les villes ont des temps (et une pression) bien différents de la recherche. Elles doivent aller vite et en rendre compte à leur population, qui ne brille normalement pas pour son empathie et sa patience. De plus, ces projets ont encore des règles très rigides, héritées aussi du monde de la recherche, qui les rend chronophages et donc difficile à suivre pour une ville (et son écosystème).
Un dernier problème majeur reste la communication, la Commission n'arrive pas à toucher le local et, trop souvent, les projets n'arrivent pas à communiquer leurs résultats à la population.

Credits: © Auguste Lange - Fotolia.com
Cette rubrique a l'ambition de recueillir des projets européens présentés par des villes pour raconter leurs expériences et l'impact dans notre quotidien.
Le premier témoignage sera de Paolo Boscolo, directeur de systèmes informatiques à la ville de Prato, 190.000 habitants à quelques kilomètres de Florence, et responsable de l’IT de l’ONG Major Cities of Europe, qui suit les projets pilotes de la Ville depuis une vingtaine d'année. Dans ce témoignage, Paolo Boscolo nous illustre Datavaults, un projet qui a l'ambition d'aider les citoyens à devenir "maîtres" de leurs données.